Critique envers Israël, je me retrouve sur la liste des « juifs honteux »
Je suis étudiant lyonnais en science politique. Je suis juif, issu d'une famille traditionaliste. J'ai beaucoup fréquenté la synagogue de la ville où habitent mes parents, je lis l'hébreu, j'ai fait ma bar-mitsva et je ne mange pas de porc.
Cela ne m'a pas empêché de me retrouver récemment désigné comme "juif honteux", deux reprises. Parce que je ne suis pas un franc supporter de la politique israélienne et parce que je ne partage ni le raisonnement communautariste, ni les positions politiques de certains de mes coreligionnaires.
La "Jewish SHITlist"
D'abord, j'ai pu échanger sur Internet avec le fils d'un avocat franco-israélien influent dans les milieux sionistes en France et en Israël qui m'a très rapidement traité de « jeune con ignorant de 17 ans et par-dessus tout juif honteux ».
Je n'ai appris qu'après qui était cette personne : un jeune avocat franco-israélien marchant dans les pas de son père (il a écrit un article très agressif sur Salah Hamouri que l'on peut trouver sur Internet).
Etre renvoyé sa religion, ses origines, pour avoir été critique quant la politique israélienne, j'avais déj vécu ça au sein de ma famille. Pourquoi pas...
Deux jours après, en faisant une recherche Google sur mon nom, je tombe sur un site, Masada2000.org, qui publie une longue liste de plus de 7 000 noms. C'est la "Jewish SHITlist" .
Cette liste se veut celle de tous les juifs dans le monde désirant inconsciemment une deuxième holocauste (« Jews for a second holocaust ») et partageant une "haine de soi-même" et, par conséquent, une opposition l'Etat d'Israël.
Cette liste regroupe donc de parfaits anonymes (comme moi) et des personnalités publiques (Daniel Bensaïd, Woody Allen, Schlomo Sand, Noam Chomsky, etc.). Plus de 7 000 juifs "honteux", de l'étudiant dans la masse au réalisateur de cinéma mondialement reconnu.
Appel public la délation
C'est un site internet tenu par les disciples du Rabbi Meir Kahn, fondateur d'une branche ultraradicale et marginale du sionisme (le (...)